Fury, le nouveau film de guerre réalisé par David Ayer et mettant Brad Pitt en vedette, n’a rien de vraiment révolutionnaire dans le genre.
A la fin de la seconde guerre mondiale, 5 soldats américains parcourent les lignes Allemandes à bord d’un char d’assaut. Alors qu’un de leur coéquipiers meurt au combat, l’équipe menée par le Sergent Collier (Brad Pitt) et surnommé « Wardaddy » accueille une nouvelle recrue. Jeune soldat débarqué là par hasard, il découvre avec détresse l’univers mécanique de ces tanks blindés et les rapports cruels qu’entretiennent les Hommes en temps de guerre.
La caméra du réalisateur nous plonge au cœur même de cette machine infernale, au sein de cette promiscuité austère où les passions et la brutalité s’exacerbent. Comme les personnages, les spectateurs regardent la guerre à travers le prisme périscopal du char. Le film présente l’engouement des batailles, l’ennui des journées sans combats, la monotonie de la guerre trompée par les liens fraternels qui se nouent entre les soldats. L’univers clos, confiné, minimaliste et étouffant du film, le jeu sur les hors champs n’est pas sans nous rappeler le Bateau de W. Petersen qui traitait de la guerre en milieu sous-marin.
Pourtant la sécheresse des dialogues, les clichés déjà vus, l’américanisme triomphant et une fin mal maitrisée n’égalent en rien le chef d’œuvre de Petersen. David Ayer nous sert ici un film violent et spectaculaire à l’image des films de guerre hollywoodiens dont la subtilité laisse parfois à désirer.
Raphel Londinsky