A l’avant-première d’Une nouvelle amie, lundi 3 novembre au MK2 Bibliothèque, François Ozon a été sommé de ne rien révéler sur son nouveau film. Et pour cause, tant celui-ci nous livre une variation puissante autour de l’épineuse question du genre. S’il est difficile d’en faire la critique sans dévoiler quelques éléments du synopsis, je vais quand même tâcher de vous convaincre d’aller voir ce film.
On y retrouve, avec plaisir, les obsessions d’Ozon ; univers américanisé et sublimé, costumes soignés, rapports homme/femme compliqués. De fait, le film se déroule dans une sorte de réalité parallèle, où les intérieurs semblent tout droit sortis d’un magazine de décoration – mention spéciale au chef décorateur Michel Barthélémy qui signe ici une atmosphère à la fois aseptisée et chaleureuse, entre grande bourgeoisie à la française et Nouvelle-Angleterre formatée. Les acteurs, notamment le duo Romain Duris/Anaïs Demoustier frappent par la symbiose qui règne entre eux, qu’opère une fois de plus la magie de François Ozon ; Raphaël Personnaz, lui, parvient à être maladroit juste ce qu’il faut pour attendrir. Vous l’aurez compris, j’aime Ozon, je prends plaisir chaque année à découvrir la nouvelle œuvre aux accents de conte moderne dont il semble avoir l’apanage. Une nouvelle amie n’échappe pas à la règle, et après le dérangeant mais non moins sublime Jeune et Jolie, il signe une fois encore une œuvre qui interroge et émerveille, où les acteurs rayonnent dans un film qui semble crier « Osez ».
Clara Fornairon