Le dernier film de la réalisatrice française Mia Hansen-Løve nous replonge avec succès dans les débuts de la musique électronique française. Cette immersion nostalgique dans les années 1990 et 2000 retrace l’histoire de la French Touch à travers la déroute de Paul, un jeune DJ passionné de house et de garage (un style musical). Entre les rave parties et les boîtes de nuit branchées, Paul décide de créer avec son meilleur ami le duo de DJ « Cheers ». C’est le début de la réussite, des plaisirs faciles, de l’argent, des filles, de la drogue…
Nous suivons ainsi, pendant près de deux heures, les pérégrinations et les déboires amoureux du musicien, de son ascension dans les soirées house de la capitale à ses problèmes d’argent. On y croise les Daft Punk dont le succès ne cesse de rappeler à Paul ses propres échecs. Ce film aux allures de biopic, le scénario étant inspiré de la vie de Sven Løve, le frère de la réalisatrice, décrit avec un réalisme frappant cette génération de rêveurs qui vécue l’explosion de la scène musicale française.
Le film vit au rythme de cette musique électronique subtile et languissante. La bande son est un élément central du récit, on y perçoit l’obsession à la fois euphorique et mélancolique de Paul à laquelle le titre Eden fait référence. Un film un peu long qui reste toutefois assez poétique dans sa manière de décrire la réussite éphémère de son héros. L’acteur principal Felix de Givry incarne avec finesse cette jeunesse en quête d’elle-même. Les amateurs d’électro et les DJ en devenir y trouveront leur compte, les autres devront essayer de se laisser porter.
Raphaël Londinsky
