Si toi aussi tu frétilles à la simple idée de revoir sur grand écran le déploiement d’une baguette magique, ce film est fait pour toi.
Il est évident que Les Animaux Fantastiques jouit d’un statut particulier : celui d’être le dernier né de l’univers de sorciers imagine par J.K. Rowling. Par conséquent les fans de la saga Harry Potter (dont l’équipe Cinépsis fait majoritairement parti) sont presque déjà conquis avant même de voir le film. Mais n’oublions pas que c’est aussi une épée à double tranchant ; un fan aura beau se rendre en salle, il aura aussi des attentes et des exigences particulières.
Qu’en est il du film lui-même ?
Le film suit l’arrivée de Norbert Dragonneau (Newt Scamander en V.O.), un sorcier britannique spécialisé en zoologie magique, à New York durant Les années 1920-1930. Celui-ci débarque accompagné de sa valise qui renferme de nombreuses bêtes et créatures aux pouvoirs extraordinaires. Certaines de ces mêmes bêtes arrivent à s’échapper en ville aux milieux des “non-mages” (l’équivalent des moldus pour les sorciers américains); le secret de l’existence de la sorcellerie est mis en péril.
Un pas de côté qui amène une nouveauté
La richesse du film réside dans un équilibre subtil entre un rappel de l’univers de la saga Harry Potter, qui n’a plus besoin de prouver sa popularité, et son autonomie vis-à-vis de celui-ci. Le film existe par lui même et ouvre un nouveau champ des possibles au sein même de la mythologie de J.K. Rowling. David Yates à qui l’on a confié la réalisation permet cet effet de continuité, ayant également réalisé les quatre derniers volets de la saga sur grand écran. Nous quittons ainsi les décors néo-gothiques de Poudlard pour ceux du Staten Island déjà filmé par Coppola dans Le Parrain 2 (avec l’arrivée de Vito Corleone à New York). Aux personnages si British incarnés par toute la fine équipe du cinéma anglais, succèdent ici des elfes aux faux airs de gangsters de l’époque de la prohibition (incarnés magistralement par Ron Perlman, parmi d’autres) et des sorcières qui paraissent toutes droites sorties d’un roman de Fitzgerald.
Mais si l’on ne peut pas s’empêcher de penser que la sorcellerie n’est jamais mieux incarnée que par la culture britannique dont J.K. Rowling fait le portrait attendrissant au fil des épisodes de la saga, le choix de Eddy Redmayne, (nouvelle coqueluche britannique à Hollywood), dans le rôle principal de Newt, nous permet de faire la transition en douceur entre les deux univers.
L’autre principale nouveauté du film, en comparaison avec la saga Harry Potter, réside dans les animaux eux-mêmes. Cette fois, les créatures magiques n’occupent pas une place auxiliaire comme dans les aventures de Harry à Poudlard ; elles sont ici le moteur de l’action et du rire. Rowling s’en est donné à cœur joie, les bestioles sont de toutes tailles, de toutes les couleurs et on surtout des caractères bien trempés. Disons-le très franchement, on ne peut que tomber amoureux du niffleur (une sorte d’ornithorynque miniature à tendance cleptomane).
In fine, le film remplit son objectif : satisfaire les fans avides de coups de baguettes magiques tout en inaugurant une nouvelle fresque avec ses propres codes et ses propres héros. Les éléments mystérieux disséminés tout au long de l’œuvre participent de cette élaboration d’une saga sur le long terme.
Pourquoi donc bouder son plaisir ?