Scénariste de La Famille Bélier, de Dheepan ou encore de Un prophète, Thomas Bidegain signe avec Les Cowboys son premier film. Celui-ci tente de montrer comment, à partir d’un élément anodin (la fuite de Kelly, fille du personnage principal interprété par François Damiens), l’équilibre d’une famille, mais aussi celui du monde entier, en vient à s’effondrer.
Tout commence avec la disparition de Kelly, 16 ans, fille d’Alain. Père de famille et leader d’une communauté country western de l’est de la France, il va dédier sa vie à la retrouver à l’aide de son fils. Au cours de leur périple, ils changent la vie des personnages qu’ils rencontrent, comme ceux-ci changent la leur. Tout est fait d’espoir, de déception, d’incertitude et de volonté. Si la toile de fond est celle du djihadisme, le film traite surtout de la relation entre parents et enfants qui s’amenuise avec le temps et devient toujours plus énigmatique.
Ici, il ne s’agit pas de projeter des idées toutes faites dans l’esprit du spectateur, mais plutôt de pousser le spectateur à projeter sur ce qu’il voit ses propres sentiments et ses propres interprétations. Selon les mots de Thomas Bidegain, le film peint « le fracas du monde » et montre que c’est seulement sur plusieurs générations qu’il est possible de rétablir un nouvel équilibre. En effet, le film se déroule de 1994 à 2011 et sa grande force réside dans le traitement narratologique de l’histoire puisqu’il est découpé en 4 grandes unités temporelles.
Le spectateur éprouvera peut-être de la difficulté à suivre la chronologie de ce drame à plusieurs échelles, mais jouira d’une esthétique de qualité et d’un scénario assez original et métaphorique (l’histoire des cowboys et des indiens transposée en France).
Bande annonce :
Sortie sur vos écrans le mercredi 25 novembre.
Mélanie Laffiac
