Pomme et Pierre : couple qui se délite, enfants qui se chamaillent et s’entre-tuent à coup de mots infertiles. Si toutes les plaies physiques sont bénignes (tumeur ou coupures), ce film illustre avec légèreté le paradoxe des relations finissantes : l’impossibilité d’arrêter et de continuer. Tragique impalpable : des personnages qui nous font rire (Amalric et Devos sont un vrai vieux couple cinématographique, parfaitement destinés et désormais indissociables) même s’ils ne peuvent plus rire d’eux.
Sophie Fillières immerge le spectateur – à travers l’image de la perdition littérale et symbolique dans la forêt – dans la sensation d’un chemin qui se perd et ne saurait tendre vers une direction, fin d’un film et d’une relation, et donc vers une possible résolution. Jusqu’au dernier mot performatif, inattendu et pourtant inévitable.
Un film qui résonne de ses personnages qui déraisonnent jusqu’à l’ensauvagement comme tout rempart à l’enfermement.
CMD