Valentin Valentin est une adaptation libre du roman de Ruth Rendell, La maison du lys tigré. Le film met en scène la vie de Valentin, un jeune homme mystérieux, autour duquel gravite une flopée de voisines toutes plus passionnées les unes que les autres par les yeux bleus et mélancoliques du nouvel arrivant.
«Un immeuble, c’est comme la mer (…) . On y vit, on y meurt… On y tue… et on oublie tout » souligne le narrateur, un ancien légionnaire qui observe la vie du quartier depuis l’immeuble opposé. A l’image de cette citation, le réalisateur Pascal Thomas propose un film aussi étrange qu’hybride; sommes-nous dans une comédie romantique ou dans un film policier et dramatique ? Sans vraiment daigner répondre à cette question, Valentin Valentin nous promène dans les étages de cet immeuble qui abrite une multitude de personnages secondaires, qui constituent au final, la matière première du long métrage. Comme si le prétexte de l’intrigue policière et amoureuse ne servait qu’à mettre en exergue le tissu relationnel de ce voisinage un peu loufoque. D’ailleurs on retient du film plutôt les apparitions touchantes de Géraldine Chaplin, qui interprète la voisine alcoolique, que le filon policier qui ne sert que de cadrature à Valentin Valentin.
Au final, c’est l’esprit enjoué et léger de Pascal Thomas qui séduit ; à travers un puzzle un peu foutraque il parvient à dépeindre des portraits profondément humains, et finement décalés. Parallèlement, Vincent Rottiers (qui interprète Valentin) charme dans son jeu, souvent silencieux, par sa seule présence… Un espoir à surveiller!
Timothée Gutmann