Il s’agit là de la fameuse série de Marvel censée redonner au personnage de Daredevil toute sa profondeur et son ambiguïté. Diffusée par Netflix, réalisée par Drew Goddard à qui on doit le jouissif La Cabane dans les bois et le scénario de Cloverfield, cette nouvelle série avait tout pour allécher nombre de fans de super-héros et pourquoi pas, un public bien plus large.
Il faudrait en tout cas être de très mauvaise foi pour dire que la promesse n’est pas au moins partiellement tenue. Dès le générique, le ton est donné et en effet, l’ambiance s’avère être particulièrement sombre. La réalisation quant à elle est sobre et efficace, même si l’on peut regretter un certain manque d’originalité. Le personnage principal, incarné par un Charlie Cox tout à fait convaincant, se bat pour une justice parfois biaisée et douteuse. On pousse le spectateur à s’interroger sur la légitimité de ses actions, et à remettre en question sa place de héros, ce qui peut offrir une relecture intéressante de l’univers Marvel. Malheureusement, au fil des épisodes, les failles se font vite sentir et ne sont pas négligeables. La focalisation sur l’ambivalence du héro laisse vite la place à l’affrontement bateau entre le bien et le mal plutôt stéréotypé. C’est décevant, surtout après la qualité du pilote. Les seconds rôles pour empirer les choses varient entre le moyen et le médiocre et s’avèrent souvent clichés et inintéressants, à l’image de l’éternel figure du co-équpier avocat qui sort des blagues débiles toutes les deux minutes et ne sert absolument à rien. En bref, Daredevil c’est un peu comme un Mon Chéri, c’est sympa, ça présente bien, il y a des bonnes choses, mais l’ensemble laisse au final un sale goût dans la bouche.
Adeline Méheut
