2014, surgissement de Timbuktu, d’Abderrahmane Sissako : joyau par ces paysages, lumières et ses regards magnifiquement habillés par une B.O signée Amine Bouhafa.
Ne parcourant que vingt-neuf des quatre-vingt-dix-sept minutes de film, l’universalisme des notes du franco-tunisien est revendiqué, son art devenant presque acte de résistance, sublimation du parti pris. De fait, la musique, bien que discrète, est centrale dans cette œuvre donnant le rythme d’une ville malienne aux mains d’un extrémisme religieux sans aspérité́, à bout de souffle, où la beauté́ d’une voix ou d’une corde chantante n’est pas tolérée.
Distillé au fil des images, le son se mêle aux images – le rythme peut ainsi naître d’une cadence dans les coups donnés aux fouets, sur le dos des voix nocturnes, interdites – venant alors « adoucir le caractère violent et sublimer un peu plus le caractère poétique du film. », de l’aveu même de son compositeur.
Timbuktu est une claque qui, par là, pourrait presque se révéler caresse…haut les cœurs !
Guillemette Trognon