Après avoir été découvert en tant que scénariste aux côtés de Larry Clark pour Kids et Ken Park, Harmony Korine revient en 2012 pour son cinquième long-métrage avec Spring Breakers. Souvent présenté comme une ode à la débauche, ce film en a dérouté plus d’un, tant dans sa réalisation que dans sa nature. Effacez tout apriori.
En cherchant à mélanger l’esthétique de la douceur et celle de la violence, Harmony Korine réalise un film intéressant, une fois les dix premières minutes passées. Cette scène – une des meilleures du film – montre James Franco, à qui on demande de chanter quelque chose d’inspirant et doux. L’acteur se met alors à interpréter Everytime de Britney Spears. La douceur et la tristesse de l’audio détonnent avec les armes et le sang à l’image.
À titre personnel, je considère cette scène comme très belle dans la manière dont l’ultra-violence est travaillée dans une perspective romantique. Souvent vu comme un film pour adolescents, Spring Breakers est l’exemple typique d’un film qui est décrié sans jamais être vu. Qu’il s’agisse de James Franco ou Gucci Mane, les rôles masculins incarnent la violence à laquelle le quatuor féminin est initié.
Ce mélange entre violence et douceur tant de la musique que de l’image, témoigne d’un véritable parti pris artistique, qu’Harmony Korine porte avec brio.
David Lecaplain