Blockbuster attendu comme le messie par les fans du genre, Avengers : l’ère d’Utron reste objectivement moins bon que le premier. Il a perdu la fraicheur de la rencontre des héros en un même film, mais aussi la fraicheur d’un humour comics bien maitrisé. Ici, les blagues potaches sont multipliées par les protagonistes qui deviennent des ersatzs clownesques de super-héros sans aucune crédibilité. L’humour prévisible et attendu tombe inévitablement à plat et fini même par agacer par son échec redondant.
Il faut reconnaître que les dialogues sont sans véritable importance dans ce genre de cinéma, malheureusement les scènes de combats ne sont pas plus convaincantes… Relativement courts et négligés par une 3D épuisante, les affrontements manichéens disparaissent pour laisser place à une enquête incompréhensible sur une gemme extraterrestre et un méchant robot. Et, si le début du film passe du coq à l’âne à toute vitesse pour arriver à l’apparition du « bad guy », la suite avance laborieusement vers la résolution dont la logique nous échappe encore.
En parallèle, Avengers : l’ère d’Utron s’obstine à jouer la carte de la psychologie du héros sous fond de romance, ne parvenant qu’à réactualiser des clichés larmoyants d’amours impossibles et de traumatismes passés. Comme pour sauver le naufrage du scénario, le film use et abuse de ces jeux d’introspections, soulignant malgré lui cette idée : ils se font vieux nos héros Marvels…
Au milieu de ce patchwork mal ficelé, finissant d’enterrer le film dans le mauvais goût, les femmes du film sont malmenées d’idées rétrogrades, énamourées ou femmes au foyer, des créatures fragiles jamais vraiment en charge contrairement à ce qu’Avengers laissait penser.
Finalement, dans un dernier effort, Avengers : l’ère d’Utron se termine comme il a commencé dans un flou artistique accéléré que notre œil ne peut physiquement pas suivre. Le calme revient, la coupure abrupte est salutaire, la fin arrive enfin. Les héros se séparent comme si ils venaient de prendre un café laissant à Capitaine America et à la Veuve Noire la tâche de former les nouvelles recrues aux costumes improbables et ridicules dont le potentiel marketing futur est difficile à trouver.
Raphaëlle Vanjak