Electra Glide in Blue fait partie de ces œuvres oubliées, enfouies dans un passé que l’on ne connait que caricaturalement. Avec son titre renvoyant directement à la moto utilisée par les gendarmes mobiles américains dès les années 70, ce film nous plonge dans le quotidien réaliste de deux flics en Arizona. Tout commence avec un suicide dans lequel le personnage principal voit un meurtre, tandis que son supérieur hiérarchique tente d’étouffer l’affaire. Il y a une bagarre triste de mecs qui ont trop bu, il y a une histoire d’adultère, un concert et une course-poursuite violente, dans cette œuvre où le plus grand drame est que les flics, traités comme des raclures par tous ceux qui les croisent, ne peuvent même pas se payer les motos qu’ils pilotent. Le film s’ouvre et se termine, comme dans Easy Rider dont il est l’obscur parallèle, par une longue ligne droite de bitume.
Un film réaliste et puissant, qui porte à lui seul tout l’envers des seventies.
Romain Vindevoghel