En adaptant au cinéma la biographie du célèbre mathématicien et cryptanalyste britannique Alan Turing, Morten Tyldum fait le jour sur ce héros méconnu de la Seconde Guerre Mondiale. Ce génie, souvent décrit comme le co-inventeur de l’ordinateur, a également contribué à la victoire des Alliés en brisant le code de transmission nazi Enigma, jusqu’alors réputé inviolable. Dès 1939, Alan Turing est chargé par les autorités britanniques du contrôle de l’équipe de cryptographie de Bletchley Park. Décrit comme un marginal et un égocentrique, ses relations avec ses collègues sont souvent conflictuelles. Seule la brillante Joan Clark parviendra à comprendre cette personnalité insoluble et mystérieuse.
Imitation Game retrace la quête intense de cette équipe improbable de scientifiques, d’agents secrets et de joueurs d’échec, prête à tout pour percer le secret de la machine Enigma. Si la prestation de Benedict Cumberbatch reste irréprochable, l’efficacité du film est dérangeante. Entre le thriller historique qui ne lésine pas sur les approximations et le drame intime qui ne nous épargne aucun poncif du genre, Imitation Game semble bel et bien taillé pour les Oscars. En mêlant tous les genres qui font recette à Hollywood, le réalisateur norvégien signe un biopic trop lisse, trop impeccable, sans bavures… qui n’en demeure pas moins assez prenant.
Imitation Game met en avant la grande histoire, au destin tragique, d’Alan Turing, condamné en 1952 à la castration chimique à cause de son homosexualité. Il se suicidera deux ans plus tard. Toujours est-il que la logique du film n’est certainement pas aussi complexe et indécryptable que la machine Enigma…
Raphaël Halbout
Totalement d’accord!