Oublions tout d’abord le titre de ce film un peu trop racoleur et inévitablement faux. Rappelons ensuite qu’il oppose offensivement un homme sans aucun pouvoir et un extraterrestre invincible. Et enfin rajoutez des personnages inintéressants en arrière-plan. Voilà maintenant les bases d’un résumé.
attention : spoilers !
Pour vous prouver qu’il n’y a aucune action avant un bon moment dans le film, voici un pitch, pas totalement objectif, des 40 dernières minutes :
Batman se créer un lourd costume et se refait une musculation en soulèvent des pneus (c’est normal pour un milliardaire d’avoir les même moyen que Rocky…) et crée un gaz de kryptonite efficace entre 10 et 30 seconde. Ensuite, il essaye de porter le coup fatal à Superman avec… Un épieu en kryptonite (décidément, son costume lui a coûté tout son héritage). Finalement après une petite griffure sur la joue de Superman, ils se réconcilient et s’allient contre un Lex Luthor fou-fou et un Doomsday plus proche visuellement d’un troll des cavernes que du véritable Doomsday des comics. Doomsday donc qui attaque Batman, Superman et Wonderwoman (Ah bon ?) avec des flux d’énergies (ah bon ?). Mais Superman réussi à le tuer (Ah bon, déjà ?) au moyen de l’épieu de kryptonite qu’il porte jusqu’à son cœur (Quoi ? Superman peut porter de la kryptonite ?). Les deux personnages meurent, mais subtilement, on sait que l’homme d’acier va revenir, parce que la mort dans les comics ce n’est pas vraiment du long terme.
Ce film n’apporte rien au cinéma malgré que ce soit Zach Snyder à la réalisation. Zachy qu’on avait apprécié derrière la caméra pour sa mise en lumière dans Watchmen ou 300. Dans ce film, la caméra tremble beaucoup trop, l’action finale est tournée en zoom, dé zoom et re-zoom derrière. Ce film ne fait pas avancer l’histoire de l’univers DC Comics, puisque Doomsday est née et mort dans ce film, Batman se méfiera toujours de Superman et Wonderwoman débarque de nulle part. Bref, pas d’enjeux.
Tout cela n’est absolument pas sauvé par les dialogues. Il n’y a aucun humour que l’on pouvait au moins attribuer aux films Marvel. Aucune noirceur dans les paroles qui était la signature des films DC Comics. Dans ce film tous les personnages sont à 10% de leur capacité (mental et physique). Lois passe son temps à marcher, Batman ne devine pas qui est Superman, Superman ne se sert absolument pas de ses pouvoirs comme il faut, Wonderwoman attend la fin pour sortir son lasso, Doomsday meurt et Lex Luthor fini en prison : la belle brochette de débiles !
Malgré d’énormes faiblesses exposées ci-dessus, et des choix scénaristiques inexcusables, il n’y a aucune erreur dans ce film qui mérite la peine capitale. Il s’agit d’un film forcément handicapé dès le départ. Sa volonté de vouloir une rencontre entre différents super-héros est un défi difficile à relever. Marvel l’a réussi, à sa façon. De plus, les plans sont beaux, grandioses, extrêmement iconiques, surfant sur une vague métaphorique du Divin. Les lumières et les proportions sont très bien étudiées et on sent un véritable travail sur le design des décors, des costumes, des objets. Surtout dans la scène de rêve/prémonition/vision du futur de Batman. Cette scène est extraordinaire. Dans un long plan séquence, Batman se bat en pleine lumière dans un futur post apocalyptique contre des « agents » de Superman. Mais c’est dommage que la seule scène géniale soit à la fois un rêve et à la fois trop courte.
Batman vs Superman est un film à voir, non pas pour ses acteurs, ni pour son scénario ou ses dialogues mais bel et bien pour ce qu’il est avant tout: un film tout public très divertissant.
Tom Crouzet