Le Loup de Wall-Street, « nouveau chef-d’œuvre » de Scorsese, a le défaut de cultiver un humour au ras-des-pâquerettes et beaucoup trop répétitif (du sexe, du sexe et encore du sexe, sans oublier les 506 occurrences du mot “fuck”), semblant nous inviter à un rire plus gras que jaune, et à rire avec les personnages impitoyables et vulgaires davantage que d’eux. Heureusement, l’originalité de la mise en récit (flashback, films dans le film, adresse frontale et cynique au spectateur) accentue la fulgurance et parvient parfois à cacher un scénario assez plat. Mais l’aspect effrayant du film, le capitalisme américain poussé à son paroxysme (Di Caprio est brillant comme coursier dictateur et admirable par son cynisme) et inspiré d’une histoire vraie, empêche peut-être une prise à la légère, jusqu’à ce que la décadence des personnages devienne jubilatoire.
Un film inégal révélant parfois avec trop de complaisance les vices d’un monde impitoyable…et très beauf.
C.