La géopolitique, le climat, l’état social, économique, politique du pays : 2024 commence bien mal. Dans cette ère de doutes et d’incertitudes, nous nous devons de nous reposer sur des bases saines, des bases solides tant politiquement que culturellement. Revoir nos classiques, revivre l’âge d’or du cinéma, revenir en arrière, à une époque où tout était plus simple, où les gens pensaient, où les artistes brillaient et où le cinéma était le principal moyen d’expression de toute une génération. Retrouver de vrais acteurs, de grands réalisateurs, l’essence même du septième art. C’est probablement ce qui aurait été écrit si nous étions des arriéristes décadents. 2023 est mort, vive 2024 ! Il reste tant à inventer, à raconter ! Nous ne sommes qu’au début de cette formidable épopée sur pellicule. De nouvelles narrations, de nouvelles techniques, de nouveaux dispositifs techno-sémiotiques, de nouvelles histoires, de nouveaux sujets, de nouveaux filtres sur le quotidien, que de richesses. Et en ces temps troublés, l’innovation artistique reste notre meilleur moyen d’en transcender les conditions matérielles et idéelles déplorables. Des drames intimistes, des sagas extraordinaires et des vies majuscules, 2024 s’annonce comme étant un excellent cru. Nous nous excusons par avance car il y a tant de films dont nous n’avons pas parlé, tant de films que nous allons rater, de festivals où nous ne serons pas allés… Mais le cinéma n’est pas quelque chose qui se calcule mais qui se vit avec ses imperfections, ses comédies avec Christian Clavier, ses blockbusters insipides, mais aussi avec ses moments de grâce, d’émotion qui suspendent le temps, et qui absorbent pendant quelques heures l’absurdité environnante. Nous vous proposons donc quelques films qui nous attirent tout particulièrement et dont nous espérons qu’ils susciteront votre intérêt.
En ce mois de janvier, toute l’équipe de Cinépsis vous présente ses meilleurs vœux pour une année qui, nous vous le souhaitons, saura combler vos attentes.
Dune 2 présenté par Pia
Un blockbuster d’auteur ? Seuls quelques cinéastes peuvent se permettre d’entrer leur créations dans cette catégorie particulière et paradoxale. Le réalisateur canadien Denis Villeneuve a relevé le pari en 2021 d’adapter le pavé best-seller “Dune” sur le grand écran avec un casting XXL et un résultat hypnotisant. Un film grandiose mais intimiste à la fois où le spectateur est invité à suivre le destin d’un jeune prince (Paul Atreides joué par Timothée Chalamet) qui doit “sauver” l’avenir de son peuple. Ce premier volet se termine intentionnellement sur des interrogations et une sensation d’inachevé qui ne fait qu’attiser notre curiosité quant à la tournure des événements futurs et le succès ou non, de cette épopée du désert et des planètes. Dune 2, en salle le 13 mars, est donc sévèrement attendu et se doit de satisfaire les attentes d’un public relativement exigeant et curieux qui attend depuis 2 ans et demi de comprendre les rêves mystiques de Paul où le personnage de Zendaya, mystérieuse et froide, fait irruption en permanence… De quoi maîtriser l’art du teasing me direz-vous.
Bob Marley, One love présenté par Ludivine
“Get up, stand up. Stand up for your right. Get up stand up, don’t give up the fight”. En 2024 c’est sûr, j’irai voir Bob Marley, One Love de Reinaldo Marcus Green.
Quoi de mieux que d’aller voir la vie d’un chanteur de l’amour et de la paix des années 70 le 14 février prochain ? Certes, on l’évoque souvent pour ses musiques reggae intergénérationnelles et porteuses d’espoir mais en réalité, derrière cette icône jamaïcaine se cache surtout un symbole d’unité et un combat intense pour la libération des peuples opprimés. Bob Marley est un homme de l’histoire afro-américaine parti trop tôt et dont la vie a été riche et passionnante. J’ai donc hâte de visionner cette biographie cinématographique qui m’a l’air inspirante (en plus Kingsley Ben Adir est trop mimi wsh xniubdohsn !).
Joker, Folie à deux présenté par Aliénor
Une folle impatience fuse autour du retour du Joker !
Mais, cet anti-héros ne revient pas seul sur l’écran !
Harley Quinn prépare une arrivée explosive. Ce couple de folie attise la curiosité, presque tout autant que ce nouveau casting ! Lady Gaga incarnera-t-elle une version plus spirituelle de Harley, en contraste avec la “version DC Comics” de Margot Robbie ? Atteindra-t-elle l’apogée de sa carrière d’actrice par ce rôle de folie ?
Comment Lady Gaga et Joaquin Phoenix parviendront à faire ressentir l’amour fou entre 2 adeptes du mal ?
L’exigence est au rendez-vous pour le public qui n’attend que de rencontrer Harley Quinn à la sauce Todd Phillips.
Ce réalisateur met à l’œuvre la parité de représentation du côté de la folie à travers ce duo du mal. De quoi satisfaire nos imaginaires qui scrutent cette promesse de nouveauté quant aux histoires d’amour.
Joker, Folie à deux, le 2 octobre 2024 promet de remplir les salles d’une folle fureur !
Pauvres créatures présenté par Juliette
Cinq ans après La Favorite, le réalisateur grec Yórgos Lánthimos revient cette année avec Pauvres Créatures, inspiré du roman éponyme d’Alasdair Gray. Dans cette comédie noire et surréaliste, le réalisateur nous conte l’histoire de Bella, interprétée par Emma Stone, qui, venant d’être ramenée à la vie par un étrange médecin, part à la conquête du monde avec l’irrépressible envie de tout découvrir et tout apprendre. Si cette fable est perçue comme une version de Frankenstein au féminin dans un univers baroque et fantastique, elle semble également pleinement s’ancrer dans l’actualité. En effet, Bella, que l’on suit découvrir un monde régi par le patriarcat, semble bien décidée à ne rien céder sur ses principes de libération et d’égalité…
Préparez-vous à vivre une expérience singulière tant l’univers de Yórgos Lánthimos est pétri d’humour décalé, de couleurs luxuriantes et de personnages extraordinaires!
En salle dès le 17 janvier, n’hésitez plus et foncez vous procurer votre billet!
Mickey 17 présenté par Emmanuel
5 ans après sa Palme d’Or et son Oscar pour Parasite, Bong Joon Ho revient enfin avec un nouveau long-métrage ! Le réalisateur coréen retourne au cinéma de science-fiction qu’il affectionne tant, avec Mickey 17, une adaptation du livre d’Ashton Edward. Les rares bande-annonce nous laissent encore dans le flou mais nous savons néanmoins que le premier rôle est interprété par Robert Pattinson, incarnant Mickey 7, un clone envoyé au sein d’une expédition de colonisation de Niflheim, planète de glace. En charge des missions périlleuses, à chaque mort son corps est régénéré dans une version identique mais à la mémoire intacte…
À retrouver au cinéma le 27 mars !
Megalopolis présenté par Marie-Sarah
« Le sort de Rome hante le monde moderne, qui est incapable de résoudre ses propres problèmes sociaux, dans cette œuvre épique parlant d’ambitions politiques, de génie et d’amour dangereux. »
Ces quelques mots résument le projet ambitieux et audacieux que Francis Ford Coppola, réalisateur du Parrain (1972) et de Dracula (1992), prépare depuis plus de 40 ans. Dès la sortie de Twixt en 2012 avec Elle Fanning et Val Kilmer, le cinéaste s’est mis à travailler concrètement sur ce mastodonte de science-fiction dans lequel il a décidé d’investir plus de 100 millions de dollars. Megalopolis, c’est l’histoire d’un architecte (Adam Driver) qui souhaite construire une cité utopique, New Rome, afin de contrer une catastrophe tragique. Ce synopsis intriguant est agrémenté d’un casting hors-norme : Forest Whitaker, Jon Voight, Laurence Fishburne, Jessica Chastain, Aubrey Plaza, Zendaya, Cate Blanchett, Michelle Pfeiffer, Jessica Lange, Dustin Hoffman, ou encore Shia LaBeouf. De quoi en faire l’un des films les plus attendus de 2024 et des plus prometteurs pour le Festival de Cannes. La date de sortie en salle étant incertaine, nous n’avons plus qu’à croiser les doigts pour que Megalopolis soit un chef d’œuvre à la hauteur de son créateur.
The Zone of Interest présenté par Jacques
En Pologne, dans un petit village, vit la famille Höss dont le père s’efforce de conjuguer vie privée et vie professionnelle à côté de son lieu de travail. Nous sommes donc face à un enjeu très actuel qui est celui des priorités de la vie surtout quand on a un poste à responsabilités. Et pour cause, Rudolf Höss dirige Auschwitz-Birkenau.
Face à la question de la représentation de la Shoah, Jonathan Glazer décide d’adopter l’argumentaire utilisé par les allemands à la fin de la guerre : Nous n’avons rien vu (en allemand dans le texte). En jouant sur les sous-entendus, le hors-champ, en ne montrant ni les corps décharnés ni les sonderkommandos, Glazer donne à voir la tragédie dans ce qu’elle a de plus terrible, dans ce qu’elle a d’indifférent. Il nous place dans un contexte d’humanisation de cette famille, filmée avec les codes actuels, il supprime la distance rassurante qui caractérise la plupart des films contre l’horreur extrême. Ici, rien de tout ça, rien n’est donné au spectateur à part que des êtres humains ont infligé l’enfer à d’autres êtres humains, qu’il ne s’agit pas de monstres surnaturels mais de vies : vie sentimentale, vie professionnelle, vie sociale, vie intérieure.
Comme bien des films sur la Shoah, ce film rebutera sans doute certains spectateurs mais pour ceux qui désirent une approche différente sur un sujet puissant, The Zone of Interest est peut-être le film de l’année.
À retrouver en salle dès le 31 janvier.
Le Comte de Monte-Cristo présenté par Marion
« Les idées ne meurent pas, elles sommeillent quelquefois, mais elles se réveillent plus fortes qu’avant de s’endormir. »
Le défi est lancé : les réalisateurs et scénaristes Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte nous livrent une nouvelle adaptation du Comte de Monte-Cristo, prévue pour décembre 2024. Ce projet s’inscrit dans la lignée de la filmographie du père d’Alexandre de la Patellière, Denys de la Patellière, qui avait fait du roman une mini-série en 1979. Ce film est également produit par Dimitri Rassam, déjà impliqué dans l’adaptation de Dumas en 2023 avec le diptyque Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan et Les Trois Mousquetaires : Milady, qui a rencontré un large succès.
Dans cette nouvelle version, Edmond Dantès prend les traits d’un Pierre Niney très prometteur, qui se dit sur Instagram profondément « marqué et transporté par le grand roman qu’est Monte-Cristo ». L’équipe du film souhaite donc lui rendre hommage, en mettant en scène une belle histoire d’aventure et de vengeance, ingrédients traditionnels des films de cape et d’épée. Car, oui, le parcours palpitant d’Edmond Dantès est avant tout celui d’un marin dénoncé à tort comme conspirateur bonapartiste et emprisonné au Château d’If, qui souhaite se venger après son évasion, désormais sous le nom du Comte de Monte-Cristo.
Ainsi, il ne nous reste plus qu’à attendre patiemment de voir Pierre Niney, accompagné entre autres de Vassili Schneider, Laurent Lafitte et Anaïs Desmoutier, crever le grand écran!