Produite par la grande HBO, Oz fait partie de ces séries qui n’ont pas eu le succès qu’elles méritaient. Chronique d’un quartier pénitentiaire expérimental (plus de liberté des détenus pour favoriser leur réintégration, mais plus aucune intimité), Oz appartient au genre déjà connu des séries carcérales. Ceci dit, contrairement à Prison Break, la série ne fait pas l’erreur de tomber dans un manichéisme réducteur « bons vs méchants » : les différents personnages, prisonniers ou non, sont offerts nus au spectateur dans toute leur complexité. Dépouillée de tout artifice (passant notamment par l’absence de musique), la série nous expose des personnages dostoïevskiens, tous écorchés, mais pourtant profondément humains, qui dégoûtent et séduisent tour à tour le spectateur. Sans tomber à l’inverse dans une compassion déplacée, Oz éprouve et interpelle, nous amenant nécessairement à nous interroger sur la place et l’utilité des prisons dans nos sociétés contemporaines. Si l’on peut regretter une violence parfois gratuite de même qu’une fin de série un peu décevante, Oz s’inscrit pleinement dans la lignée des grandes séries américaines.
A voir et revoir.
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