Morse

Dès les premières minutes, Morse nous embarque dans un monde clos, glacial, qui nous plonge dans une fascination mêlée d’angoisse. Dans une petite ville suédoise, un jeune garçon s’attaque à un arbre enneigé, armé d’un cutter, pour évacuer toute sa rage. Une enfant le regarde, l’aborde et l’encourage à se venger de ses camarades qui le harcèlent à l’école. Commence alors entre ces deux personnages une  relation à la fois malsaine et touchante. Si vous souhaitez sursauter et crier pour Halloween, ce n’est pas le film qu’il vous faut. Morse est très lent, contemplatif et poétique. Mais c’est ce rythme qui justement provoque un malaise croissant, un sentiment de terreur  qui s’accentue au fil des minutes. Le spectateur doit faire face à des scènes de plus en plus choquantes et paradoxalement, de plus en plus belles. Alfredson nous offre un réalisme froid, presque clinique, malgré un basculement progressif de l’histoire dans le fantastique. Ce mélange des genres donne lieu à des séquences très sombres, terrifiantes, mais esthétiquement incroyables.  Morse est un magnifique thriller d’épouvante, unique en son genre, que je conseille vivement de regarder du fin fond d’un lit bien chaud et confortable, histoire de ne pas laisser tous ces paysages nordiques nous donner froid.

Adeline Méheut