Film culte, Orange mécanique est pourtant un film que j’ai eu du mal à voir. Je ne voulais pas être seule devant mon écran après avoir lu qu’il a été interdit de diffusion au Royaume-Uni pendant 27 ans – à la demande du réalisateur- en raison de sa violence. Effectivement -j’ai fini par trouver un cobaye pour le voir avec moi – ce film est violent, mais il est en même temps tellement plus que ça. Il prend aux tripes et je n’ai plus jamais écouté « I’m singing in the rain » de la même manière. En effet, derrière la chanson romantique, je vois toujours les coups que porte Alex De Large à ses pauvres victimes. L’humour, noir, bien évidemment, en est d’autant plus terrible. C’est une fable avec une résonance encore contemporaine sur la violence et la façon dont on peut y être entraîné avec une étonnante facilité. La photographie et la bande-son happent d’autant plus le spectateur dans cette violence. Heureusement, ce n’est qu’un film, sinon on en perdrait tout espoir en l’humanité ! Même si cette œuvre est complètement entrée dans ce que l’on appelle la « pop culture », comme le prouvent ses nombreuses parodies – notamment dans Astérix Au Service de sa majesté – elle n’en laisse pas moins une trace dans la filmographie du spectateur.
Marie Nény