Après avoir entendu les critiques plus que mitigées à propos de Pourquoi j’ai pas mangé mon père, le film sur lequel Jamel Debbouze aurait passé plus de sept ans, on y va avec quelques a priori. Le pitch ? Durant l’ère néolithique, un jeune singe orphelin, Edouard, vit isolé en « banlieue nord » de la jungle avec son ami simple d’esprit Ian. Or, il s’avère qu’il est le fils du roi, abandonné à sa naissance car trop chétif. Doté de plusieurs handicaps (comme sa main qu’il est contraint à cacher après un incident le jour de sa naissance) mais malin comme un singe, Edouard va à la rencontre des autres siméens, se confronte à son père, son frère, découvre l’amour mais aussi le feu, la chasse et comment marcher sur ses pieds comme le font les hommes depuis.
Une énorme part d’autobiographie donc, pour un film qui, loin d’être mauvais, se résume en réalité à ces simples mots : film d’animation pour la famille. Si Pourquoi j’ai pas mangé mon père possède en effet une double-lecture, avec notamment un discours contre les discriminations en toile de fond, il n’en demeure pas moins un film pour enfants. Gags à répétition, blagues typiques de l’humour du réalisateur (certaines sont directement tirées de ses spectacles), le champ lexical de la galaxie Debbouze et du Jamel Comedy Club est mis à profit afin de faire rire le plus grand nombre. Et ça marche, la salle est hilare. Pourquoi la critique s’est-elle donc déchainée ?
Car le film, premier long-métrage français réalisé entièrement en motion capture, aurait été un gouffre financier. Car l’on se dit que sept ans pour ce résultat, c’est peut-être beaucoup. Car l’on ne comprend pas trop la présence de Louis de Funès au générique (un combo imitateur + enregistrements radio a été utilisé pour reproduire le style de l’acteur, pour un résultat moyen). Car certaines blagues sont un peu lourdes. Mais regarder Pourquoi j’ai pas mangé mon père par le prisme du film d’auteur n’a aucun sens. C’est une grosse production, avec un casting populaire, fait pour plaire aux enfants sans pour autant ennuyer les plus grands. Et il ne faut rien en attendre d’autre : on passe un bon moment, le film rempli son contrat. Pas une œuvre qu’il faille nécessairement voir sur grand écran, mais qui saura s’apprécier lorsqu’on la regardera avec les petits cousins et nièces lors d’un dimanche en famille
Fiona Chalom