Sicario

Affiche du film de Denis Villeneuve

Sicario en espagnol signifie « tueur à gages » et désigne les tueurs agissant dans les cartels mexicains.

Avec ce film, présenté au festival de Cannes, le réalisateur talentueux Denis Villeneuve (Incendies, Prisoners) nous plonge dans l’enfer du trafic de drogue à la frontière qui sépare le Mexique des États-Unis.  Sujet devenu culte depuis le formidable No country for Old men des frères Coen ou le brillant Traffic de Soderbergh dans lesquels jouaient respectivement Josh Brolin et Benicio del Toro, également à l’affiche de Sicario.

Kate Macy (Emily Blunt), héroïne du film, est un jeune agent idéaliste du FBI qui a tendance à séparer le monde en deux camps bien distincts, les justes policiers américains d’un côté et les mauvais trafiquants mexicains de l’autre.  Mais elle va remettre toutes ses convictions en question lorsqu’elle intègre l’équipe spéciale dirigée par l’énigmatique Matt (Josh Brolin) qui opère directement en territoire Mexicain.

Tout comme Kate, les spectateurs découvrent la brutalité qui règne au cœur des cartels. Et à Juarez, véritable zone de non droit, plus aucun manichéisme n’est possible. Les policiers corrompus et les agents de la DEA utilisent les mêmes méthodes que les trafiquants. Denis Villeneuve filme avec brio cette violence sauvage brouillant ainsi les frontières entre la légalité et l’illégalité. L’intrigue est bien menée et efficace pourtant la fin du film nous laisse, tout comme à Kate, un goût amer d’incompréhension. C’est que, sur le sujet des narcotrafiquants à la frontière Mexicaine, Sicario ne semble rien apporter de véritablement innovant.

Raphaël Londinsky