Sunrise – A song of two human

Film: Sunrise Dir: F.W Murnau Date: 1927 US SOURCE CREDIT - "British Film Institute" Reproduction of this image requires the appropriate copyright clearance. In making this image available, the bfi confers no licence to use or copy the image. All copyright clearance is the responsibility of the user. In consideration for making this image available, the user hereby agrees to indemnify the bfi against any claim or liability arising from the use of this image. The information service of the bfi National Library may be able to carry out copyright ownership research on your behalf. Fax +44 (0) 20 7436 0165 for details of services and costs. British Film Institute 21 Stephen Street London W1T 1LN Tel +44 (0) 20 7255 1444 http://www.bfi.org.uk/

L’Aurore est un film américain réalisé par F.W Murnau en 1927, tiré de la nouvelle « Die Reise nach Tilsit » (Le voyage a Tilsit) de l’auteur allemand Hermann Sudermann.

Le film raconte l’histoire d’un paysan qui tente de tuer sa femme afin de rejoindre son amante qui habite la ville, il se ravise au moment de passer à l’acte, se rendant compte de son amour pour elle. L’Aurore est un film simple par son scénario qui montre tout le bonheur que l’on peut tirer de la simplicité, à l’image du contentement que tire le couple d’un simple voyage dans la ville. On ne découvre pas dans ce film une histoire d’un homme et de sa femme, on découvre l’histoire de l’homme et de la femme, comme l’indique le premier carton du film : « Cette histoire de l’homme et de la femme est de nulle part et de partout ; on peut l’entendre n’importe où et n’importe quand. Car partout où le soleil se lève et se couche, dans le tourbillon fou de la ville, ou à la ferme, avec le ciel en guise de toit, la vie est partout la même : parfois amère, parfois douce » .Cet encadré a deux fonctions, la première est celle qui vient d’être citée, et la seconde est de nous mettre dans un contexte poétique dès le début du film, ton poétique qui est d’ailleurs déjà présent dans le titre original « sunrise : a song of two humans » (L’aurore : une chanson de deux humains).

Ce film est d’abord mené par son scénario, mais aussi par sa cinématographie, qu’on retrouve liée au scénario, Murnau nous offre une opposition clair/obscur très intéressante dans ce film construit autour de paradoxes, la femme, est habillée d’un habit blanc, très clair, qui reflète sa fidélité et son « angélisme », l’amante, elle est habillée en noir, a l’image de ses sombres desseins, et l’homme, lui, est habillé en gris, comme s’il oscillait entre les deux, entre la femme et l’amante, entre le clair et l’obscur. On retrouve également un paradoxe cinématographique entre la ville et la campagne, la campagne est la plupart du temps montrée dans un contexte sombre, de nuit, tandis que la ville, elle est représentée dans un contexte clair, de jour. Cette opposition est renforcée par le calme qu’inspire la campagne, a l’image des plans fixes de Murnau dans les scènes rurales, et l’agitation de la ville, a l’image des plans en mouvement de Murnau dans les scènes urbaines. Enfin, ce film, mené par le scénario et la cinématographie, est porté par sa musique, qu’on entendra douce au départ, puis qui s’amplifiera peu à peu. Le film existe en deux versions, une version à la musique plus dissonante que l’autre, plus symphonique, cette critique portera sur la version a la musique plus symphonique. On est dès le premier encadré porté par les doux violons, comme s’ils nous portaient avec le film, instaurant une atmosphère plus à suspense au début, puis, berçant le spectateur d’une musique douce lorsque le couple retrouve son amour perdu. La musique semble toujours en accord parfait avec le film, avec les personnages, et avec le décor, nous donnant l’impression de voyager en compagnie de l’homme et de sa femme, ou même d’être l’homme et la femme dont ce film parle. L’Aurore raconte bien plus qu’une histoire d’amour, il raconte l’histoire d’amour de tous, il mets en image et en musique les sentiments les plus profonds, et même si cette histoire n’est peut-être jamais arrivée, elle a sans doute été ressentie par de nombreuses personnes !

Cinépsis encourage les jeunes talents : premier article du jeune Mathieu Didry, 14 ans tout de même !