The Newsroom est une série HBO, diffusée entre 2012 et 2014. Elle se déroule dans les coulisses d’un 20h américain sur une chaîne de câble fictive, Atlantis Cable News, et se focalise sur le personnage de Will McAvoy, présentateur de l’émission en question. La série est une immersion dans le monde des rédactions télévisées, mais pas seulement : elle donne aussi à ses spectateurs une leçon sur la façon dont l’information devrait être produite aujourd’hui.
Pour ce faire, elle se penche principalement sur des affaires réelles qui ont marqué l’opinion américaine, comme l’explosion de la plate-forme pétrolière au large des côtes du Mexique, ou encore les attentats du marathon de Boston . Cette couverture après coup constitue peut être son intérêt premier ; le spectateur est familier des sujets évoqués et éprouve un certain plaisir à s’y replonger avec un regard plus distant. Contrairement aux journalistes qui s’agitent sur l’écran, il se trouve en effet dans la position confortable de celui qui sait et peut anticiper ce qui va se passer. Un peu comme au théâtre, où le public saisit souvent les tenants et aboutissants d’une pièce bien avant ses protagonistes.
Tout au long des trois saisons se succèdent ainsi les plaidoyers vibrants contre le traitement expéditif des news, les interviews consensuelles, les chantages financiers dont sont victimes les rédactions lorsqu’il s’agit de leur choix éditoriaux. La série s’appesantit particulièrement sur l’impact des nouvelles technologies sur le journalisme traditionnel – quel légitimité pour le JT de 20h à l’heure des tweets et du flux permanent de l’information ? – mais aussi sur des dilemmes journalistiques vieux comme le monde – la question de la protection des sources, par exemple.
L’intention est louable : en un sens, c’est un véritable manifeste qui nous est proposé. Mais le ton moralisateur, voir condescendant dont la série fait preuve, tout comme sa conception manichéenne de certains thèmes, irritent et ont d’ailleurs fait l’objet de nombreuses critiques. Les monologues grandiloquents des protagonistes – Aaron Sorkin, scénariste de The Social Network et la série The West Wing est aux manettes, et ça se sent – peuvent également prêter à sourire.
Reste néanmoins pour le spectateur l’envie, irrésistible par moments, de rejoindre Will McAvoy et ses comparses. dans leur quête désespéré à la « Don Quichotte » (référence récurrente) pour un monde mieux informé. Et donc meilleur, forcément.